2014
Monday
March
24

Les Alpes indomptées

French National Network

Le nouveau rapport de la Province de Trente sur l'ours vient de paraître. Il permet pour la première fois de mieux comprendre la vie amoureuse du plantigrade. Celui-ci a désormais un nouveau compagnon : le loup. Qui est pris pour cible en Suisse.

Le loup n'a pas de place dans les Alpes : c'est du moins ce que qu'affirme le Groupement suisse pour les régions de montagne (SAB). Les pro-loups sont des nostalgiques de la nature sauvage, peut-on lire dans le document de position publié en février 2014. Selon ce texte, les montagnes sont avant tout un espace de vie et de travail, et non une réserve naturelle. Maître Ysengrin nuit à l'agriculture, au tourisme, et en fin de compte à l'image de toute une région lorsqu'un animal est abattu. Bref : les loups et les Alpes ne sont " pas compatibles ". 

Un lobby réclame des régions sans loups 
Le SAB réclame donc la possibilité de créer des " zones sans loup " et le retrait des conventions transalpines : " La Suisse doit prendre une certaine distance vis-a?-vis des obligations internationales liées a? la protection des grands prédateurs (notamment dans le cadre de la Convention alpine) ". Il souligne que la survie du loup est déjà assurée en Europe de l'Est. Bruno Bassano, responsable scientifique du Parc national du Gran Paradiso et membre de la plate-forme " Grands prédateurs " de la Convention alpine rappelle à ce sujet : " L'expérience montre que la biodiversité dans les Alpes est cruciale pour le fonctionnement des écosystèmes. Cette biodiversité englobe aussi les animaux en haut de la chaîne alimentaire, comme le loup précisément. Ignorer ce maillon essentiel de la chaîne aura des conséquences négatives à long terme ". 
Le rapport sur l'ours 2013 de la Province de Trente parle au contraire d'un événement historique dans le processus naturel du retour du loup : des louveteaux sont nés dans la Province pour la première fois depuis 150 ans. Un couple de loups a été observé non seulement dans les Monts Lessini, mais aussi dans la province de Pordenone. 

L'ours dans le Trentin 
Les chercheurs ont aujourd'hui de nouveaux éléments pour mieux comprendre la vie amoureuse des plantigrades. Des pièges photos et des relevés GPS ont montré pour la première fois en 2013 comment deux ours se sont retrouvés sur de longues distances et sont restés pendant deux semaines dans un périmètre réduit pour l'accouplement. Seuls trois oursons sont nés l'année dernière dans le Trentin. La population a donc pour la première fois recommencé à reculer. La population actuelle est estimée à au moins 40 individus. Fait positif : les ours deviennent de plus en plus vieux, ce qui améliore leurs chances de survie et réduit la fréquence des comportements " problématiques ". En revanche, un premier acte de braconnage sur un ours a été relevé en 2013. La Province continue donc ses efforts d'information et de communication. Les mesures de protection installées cette année ont fonctionné à 51% pendant les tests. Entre autres parce que les clôtures électriques avaient été branchées sur des batteries vides. Le Trentin fournit ces installations gratuitement. Selon le rapport sur l'ours, la Province a investi 45 000 euros dans ces mesures l'année dernière. 
Source et informations complémentaires : 
www.orso.provincia.tn.it/novita/pagina200 (it)
www.sab.ch/uploads/media/PP_Wolf_fr_4.3.2014 (fr)